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is a multidiffusion program which is broadcasted on 14 french, 2 belgian
and 1 italian stations.
ADRIAN
SHERWOOD
Radiobalisage
"Greenleaves" + "Effective" + "Sunsets"
+ "Two Semitones and a Raver" + "Balance"
+ "Bossa 2"
CD
"Survival & Resistance" (On-U
Sound / Warp - on-usound.com)
Après
plus de trois décennies d’un activisme musical
notoirement fécond, il est à se demander si la
notoriété d’Adrian Sherwood
dépassera un jour sa seule aura de producteur «
culte ». Il est vrai que ce londonien pur jus a toujours
évité la surexposition, préférant
oeuvrer dans l’ombre de grands musiciens qu’il produit
ou accompagne ainsi surtout que dans celle de son propre label
On-U Sound. Si l’on imagine difficilement
ce troisième album solo (réunissant Skip
McDonald à la guitare, Kerry Ava aux
violon/violoncelle, Adamski aux claviers) servir
de tremplin médiatique au producteur anglais, il semble
acquis que cette production marque une nouvelle avancée
dans son intransigeante trajectoire artistique. Tout au long
des 10 titres de 'Survival and Resistance',
le boss d’On-U souffle un chaud et froid magnétique,
propice au déploiement d’ambiances saisissantes
dignes d’un roman noir. Avec son doigté légendaire,
Sherwood nous offre un récital de mixologie urbaine articulant
au cordeau techniques expérimentales et souci mélodique.
Aussi, derrière cette machination «downtempo»
s’enchaînent des compositions fouillées ondulant
malicieusement entre des trames dansantes et/ou exotiques. L’idiome
dub est mis ici au service d'ambitions visuelles fortes, traduites
de façon parfois orchestrales, et s’accommodant
de délectables accents blues et pop. Crépitements
digitaux et basses rampantes trouvent des points d’entente
quasi inédits avec violoncelle, harmonica ou encore piano.
Nulle redondance n’affecte le plan de route de Sherwood,
chaque morceau s’ouvrant comme une rêverie sonore
aux perspectives climatiques renouvelées. Expansive et
précise, cette production constitue au bout du compte
un modèle de dub progressiste. Un dub qui sans renier
ses racines, poursuit sa mutation sereine vers des formes toujours
plus complexes et abordables.
Brumeuse
et hivernale, la pochette d'"Exit Strategy"
n’a rien d’une fausse piste. S’inscrivant dans
une esthétique digne du label Kranky,
l'américain Larvae déploie son
talent de paysagiste sonore sur de jolies plages instrumentales
planantes, toute à la fois évolutives et nonchalantes.
Altérations digitales obscures, sons virtuels parasités
et échos d’instruments acoustiques sont ainsi passés
dans le catalyseur cinématographique de Matthew
Jeanes, éminence grise de ce projet, avec sensibilité
et justesse. Les 10 pistes de cet album témoignent d’une
constante exigence en matière de recherches rythmiques
(affleurant en version sombre les genres trip-hop ou jungle) et
de travail minutieux sur les textures tant électroniques
qu’organiques. 'Exit Strategy' se révèle être
une petite perle de post-rock introspectif qui saura récompenser
les adeptes de tension musicale douce et vertigineuse!
Quand
un musicien venu d’un groupe réputé s’offre
une parenthèse solo, les attentes des fans sont souvent
élevées. Stéphane Galland,
connu comme batteur du groupe « prog/jazz » Aka
Moon, n’échappe pas à la règle.
Pour son premier album signé sous son nom propre, cet artiste
belge a réuni autour de lui une équipe d’instrumentistes
virtuoses venus de tous horizons. On reconnaît par ici la
flûte de Magic Malik, par là le
piano de Tigran Hamasyan ou encore pas très
loin l’accordéon de Peter Raichev.
Un casting bien senti qui permet au percussionniste d’inventorier,
en partant des cultures de chacun, un large éventail de
couleurs et expressions musicales. Et de décliner ainsi
une partition empreinte de technicité et de légèreté,
fleurant bon le jazz buissonnier. Une partition ouverte aux influences
traditionnelles du monde entier qui saura subjuguer les ferrus
d’authentiques dialogues musicaux, pluriels et intemporels.
S’offrir
une flânerie musicale dans les paysages embrumés
du Sud Ouest de l’Angleterre, entre vallées et clochers,
aux confins du Devon et des Cornouailles, cela ne se refuse pas.
Surtout si cette invitation nous est lancée par le saxophoniste
John Surman. Sur 'Saltash Bells',
le vétéran anglais a choisi de rendre hommage à
quelques uns de ces lieux mythiques qui ont marqué son
enfance. Ici, Surman fait feu de tout bois ou presque ; jouant
des saxos comme de la basse, de la contrebasse comme des clarinettes,
sans oublier harmonica et claviers. Des instruments que notre
pilier d’ECM s’est permis d’échantillonner
et parfois de démultiplier, s’autorisant ainsi l'usage
ostensible de motifs et boucles numériques à vocation
illustrative. Le résultat n’est pas sans évoquer
certaines envolées élégiaques de Jan
Garbarek, pondérées par une touche paysagiste
digne de Brian Eno. En résulte une œuvre
quasi immaculée, délicat manifeste autobiographique
apte à enchanter les adeptes d’un jazz onirique et
bucolique.
Solénopole
- 23 rue d'Alleray - 75015 Paris - France