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> "Solénoïde" is a multidiffusion
program which is broadcasted on 15 french, 2 belgian and 1 italian
stations.
HIGH
DAMAGE
Radiobalisage
"The Dusk" + "The Down" + "ZZZ"
+ "The Midday Sun" + "Brain Tone"
L’Hexagone
étant devenu une terre d’effervescence de la culture
dub, quoi de plus normal que de parrainer la rencontre de deux
de ses plus emblématiques rejetons l’espace d’un
album et d’une tournée ? C’est dans cette
logique que s’est inscrit Jarring Effects,
label phare de la discipline, en publiant cet enregistrement
réunissant deux formations de sa région, réputées
entre autres pour l’intensité de leurs prestations
scéniques : d’un côté les lyonnais
de High Tone et de l’autre les stéphanois
de Brain Damage. Et autant dire que l’opération
convainc très vite, réinstallant des passerelles
magnétiques entre dub new roots et electro planante (tendance
orientalisante !). Si au premier abord aucune surprise majeure
n’émerge du projet, il est indéniable qu’au
fil des écoutes, cette plate-forme musicale s’impose
comme l’une des plus abouties de sa catégorie.
Car le point fort de notre attelage dubosphérique est
de maîtriser au cordeau les codes de l’envoûtement
techno-chamaniques appliqués ici à l’art
du sound-system climatique. Une expertise doublée d’affinités
notoires qui valent aux 2 protagonistes de High Damage de trouver
le bon dosage entre tension émotionnelle et groove énergétique.
Pendant près d’une heure, l’auditeur évolue
ainsi dans une centrifugeuse de sons dub irriguée d’influences
dubstep, techno, rock et bien sûr ethniques. Souvent secoué
mais jamais lassé par ce vrombissant phénomène,
celui-ci y retrouve bien sûr l’esprit du sound-system,
mais nuancé par toute une série d’éclairs
oniriques, de spirales méditatives et autres effets glauques
à orientation filmique. Tout au long des 11 titres du
disque, HD nous offre une cohorte de visions obsédantes,
un maelstrom d’expressions toutes à la fois ardentes
et lancinantes. Véritable concentré d’éléments
cosmopolites et d’énergie urbaine, cet album de
High Damage déroule sans vaciller sa stratégie
de mixologie avancée pour, au bout du compte, irradier
nos esprits ébranlés et accomplir les gros dégâts
tant espérés.
Nouveau pensionnaire
du label italien Glacial Movements, le duo
Pjusk semble indiquer que la relève de l'ambient
electronica nordique est bien là. C’est sur la côte
ouest de la Norvège que leur troisième album a vu
le jour et plus précisément dans une cabane de montagne
avec vue panoramique sur de majestueux sommets enneigés.
Inspiré par la nature sauvage arctique et par le bruit
des courants froids, ce troisième album (intitulé
d'ailleurs "Tele", ce qui signifie
'eau souterraine gelée' en norvégien) progresse
sur des trames narratives sombres, derrière lesquelles
se dessinent des paysages glacés arides propices à
la contemplation. Caractérisé par un assemblage
délicat de boucles analogiques, de bruits environnementaux
et d’étranges échos électroniques,
cet album n'est pas sans rappeler l’univers cinémato-climatique
de Biosphere.
Comment ne
pas être interpellé par un projet se présentant
sous la forme de 5 longs mixes d’une heure associés
chacun à une région du sud-est asiatique ? Comment
ne pas chercher à tendre l’oreille sur une expérience
aussi singulière, expérience autobiographique et
prospective, malicieusement baptisée KINK GONG.
Ancien activiste de la scène noise parisienne exilé
en Chine, Laurent Janneau alias KG, se mue ici
en traqueur de sons tout-terrain. Des sons des plus hétéroclites
qu’il sélectionne rigoureusement, qu’il ciselle,
puis qu’il échantillonne en vue d’aboutir à
un travail de collage aussi étrange que captivant. Et autant
dire que le français possède l’art de modeler
les sons, de les sublimer et de les articuler avec une élégance
toute singulière pour développer, au bout du compte,
de passionnantes sagas ethnographiques foisonnant d’évocations
et émotions bigarrées.
Vous qui chérissez
l’abstraction sonore dans sa version psycho-sensorielle
sombre, vous devriez succomber à cette production venue
des Pays-Bas. Emanation bénie d’un collectif nommé
Kilimanjaro Darkjazz Ensemble, ce projet pourrait
même vous faire atteindre des sommets de musicalité
trouble et dépressive. Sur ce 4ème album, la Mount
Fuji Doomjazz Corporation nous offre 4 longues plages
tourmentées situées à la jonction des courants
ambient, doom, jazz et prog- rock. De cette convergence improbable
se dégage pour l’auditeur l’impression de vivre
une odyssée mentale ambiguë, la sensation de se perdre
dans un purgatoire sonore avec vue imprenable sur un jardin de
fantasme post-psychédéliques aux fragrances enivrantes.
Entre Pink Floyd et John Zorn,
King Crimson et Supersilent, sur fond de cuivres
incandescents, de violoncelles fièvreux et de voix éthérées,
le scénario se révèle d’une redoutable
efficacité.
Solénopole
- 23 rue d'Alleray - 75015 Paris - France