RAZ MESINAI “Cyborg Acoustics” (Tzadik/Orkhêstra) Pendant
que certains explorent le versant contemplatif des musiques archéo-futuristes,
il en est d’autres qui détournent des fragments de mémoire
ethniques à des fins bien plus radicales. Tel est le cas du dénommé
Raz Mesinai, israélien de naissance installé aujourd’hui
aux avant-postes de l’undergound musical new-yorkais. Officiant
également sous le nom de Badawi et plus récemment
de Ladyman, Mesinai s’est fait connaître
sur la fin des années 90 pour ses alchimies dub moyen-orientales
à la lisière de la scène illbient. Sur ce troisième
album pour le compte de Tzadik, l’énergumène continue
ses triturages soniques, à base de matériaux organiques
et de modulations électroniques. Et confirme à l’occasion
ses penchants manifestes pour l’abstraction sonore la plus organique.
Sur des trames complexes, tour à tour rugueuse et stridentes, il
nous montre la face sombre d’une musique contemporaine climatique.
Une musique improvisée et post-numérisée, servie
ici par les collaborations de Mark Dresser, Eyvind
Kang et de John Zorn en personne. Une musique
syncrétique nourrie des tensions du personnage ainsi aussi que
de son goût pour les univers clos et angoissants. |