BIOSPHERE

Dropsonde

Label: Touch, 2006

Distribution: La Baleine

www.touchmusic.org.uk

www.biosphere.no

Programmé dans la Mission 95

Les Radiobalisages du Solénoïde - www.solenopole.org

Voilà plus de 15 ans que Geir Jenssen arpente les vallées froides de l’ambient electronica. Quinze années d’une emprise discrète sur le pôle le plus avancé des musiques électro-climatiques. Un bail plutôt long - à l’échelle de la technosphère – à l’égard duquel cet album tient lieu d’accord tacite de renouvellement.

Flirtant d'abord avec les ambitions du dancefloor mental avant de se soumettre aux exigences de l’art contemporain, Biosphere a toujours su évoluer par paliers sans jamais nier sa fascination pour l’environnement polaire, les paysages nocturnes ou encore l’observation céleste. C’est dans ce dernier vivier thématique, mais aussi sous la forme d’un retour vers des territoires sonores plus hospitaliers, qu’opère "Dropsonde". Un album basé sur la superposition de boucles, de nappes et autres tintements sophistiqués, qui s’enrichit sur quelques titres de samples à connotation jazz marquant une parenté avec les montages cyberjazz du Innerzone Orchestra (de Carl Craig). Possible synthèse des travaux antérieurs de Biosphere, "Dropsonde" trouve le point d’équilibre et de tension idéal entre nébulosité froide et chaleur anxieuse. Constellés de détails riches et évocateurs, associant matériaux organiques et traitements cliniques, les 11 pièces de ce disque dérivent dans notre imaginaire comme autant de sondes en apesanteur, autant de sondes audio-numériques que les amateurs de minimalisme extatique s’approprieront avec bonheur.

Au bout du compte, "Dropsonde" se révèle être l’album le plus entêtant de Biosphere, celui qui relie magistralement les notions d’abstraction et de contemplation. Un album qui, en s’appuyant sur la plus large palette de textures, d’échantillons et de rythmes jamais utilisés par l’artiste, conforte sa position de paysagiste phare des musiques digitales.