DHAFER YOUSSEF "Electric Sufi" (Enja) Parce quil héberge de longue date le Libanais Rabih Abu Khalil, le label Enja figurait déjà dans nos fichiers de renseignements. Pour avoir publié cet album, le voilà à présent sous létroite surveillance de notre radiobaliseur. A loccasion de ce second album, les plus beaux rêves musicaux de Youssef deviennent réalité après presque dix ans de concerts et de collaborations cosmopolites. Le Tunisien a su mettre à profit son carnet dadresse, et surtout sa notoriété auprès de musiciens chevronnés, pour sentourer de quelques uns des meilleurs artificiers du genre: de Marcus Stockhausen à la trompette, à Doug Wimbish (pilier dOn-U Sound) à la basse et effets digitaux en passant par Mino Cinellu à la batterie, la qualité de léquipe qui lentoure ne fait aucun doute. Très proche de lesthétique ECM, le résultat est époustouflant de justesse mais aussi de finesse « exploratoire ». Les longues mélopées vocales de Dhaffer, suivies par ses mélodies de oud enjoleuses, mais aussi la volupté rythmique ou lappoint de couleurs électroniques de ses accompagnateurs sont autant délément minutieusements agencés qui concourent à la singularité du projet. Loin des poncifs de la fusion world, le Maghrébin nous emmène dans un cadre tout à la fois spacieux et spirituel, théâtre intime et cossu dun des plus beaux dialogues entre Orient et Occident quil soit permis dentendre à lheure actuelle.
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